2006 – Where You Live Tour – July 5, Montreux Jazz Festival

[singlepic=862,302,202,left]

SETLIST

Set 1:
01. Say Hallelujah
02. Mountains O’ Things
03. For My Lover
04. Don’t Dwell
05. The Promise
06. Talk To You
07. Subcity
08. House Of The Rising Sun
09. Telling Stories
10. Another Sun
11. Fast Car
12. Change
13. America
14. Talkin’Bout A Revolution
15. Give Me One Reason

Encore 1:
16. Stand By Me
17. Baby Can I Hold You

Setlist submitted by Aurélie M.

 

[singlepic=1305,727,485,center] [singlepic=1306,729,486,center] [singlepic=1307,731,485,center] [singlepic=1308,729,486,center] [singlepic=1309,729,485,center] [singlepic=860,150,215,center][singlepic=863,150,215,center][singlepic=864,150,215,center]

REVIEWS

  • EELS-CHAPMAN, rock éclair contre folk nocture – Par Olivier Horner, Le Temps, 7 juillet 2006 MONTREUX.

Au Miles Davis Hall, deux étoiles éloignées du songwriting ont leurs orbites.

Quasi pas un centimètre carré de libre mercredi nuit au Miles Davis Hall. Tracy Chapman, douce rebelle du folk, triomphe en murmurant au Montreux Jazz Festival. Sans forcer son aura naturelle. Si elle n’a pas échappé à son vieil hymne d’activisme mondialisé, «Talkin’Bout A Revolution», la troubadour aux colères humanistes n’oubliait pas non plus de chanter l’amour. De présenter son visage tendre, à l’image du beau «For My Lover» par exemple.

Avant ce concert d’airs acoustiques sans âge, c’est un autre Américain, Eels, qui jouait d’une schizophrénie autrement plus patente dans cette soirée incroyablement bipolaire. Mark Oliver Everett, alias E et âme damnée de Eels, accumule depuis des années en chansons les symptômes du neurasthénique incurable. Mais ce soir-là, le songwriter maudit a décidé de lancer Eels dans une partie de rock sauvage. Salopette, lunettes et bonnet d’aviateur, barbe de quelques semaines, il éconduit sa guitare et sa voix sous l’œil d’un batteur en uniforme sécessionniste. Et d’un costaud aux chœurs qui n’est pas là pour les enfantillages. Le truc du garde-corps, avec son T-Shirt siglé «Security», c’est de jouer au karatéka, de soulever quelques haltères et de faire mine d’être parfois un sbire poli. Puis Eels de mettre un coup de frein à ses embardées en arrondissant les angles rythmiques, grâce à quelques balades folk-blues-pop. Pour une facette mélodique et touchante où E. fraie encore avec ses démons intérieurs. Mais sur des partitions plus insouciantes. Bel équilibre, à défaut d’être mémorable.

  • REBELLE DE NUIT – Par Arnaud Robert, Le Temps, 5 juillet 2006

TRACY CHAPMAN. Elle est née un soir de 1988, devant plusieurs centaines de millions de téléspectateurs, au stade de Wembley. Dix-huit ans plus tard, elle porte sa guitare au Montreux Jazz.

Elle a toujours paru légèrement déplacée. Chemise blanche de garçon solide, rastas mutines, grosses chaussettes de laine vierge. En 1988 déjà, quand elle succédait à toutes les divas d’alors sur la scène caritative du stade de Wembley, lors de l’anniversaire de Mandela. Peter Gabriel et Youssou N’Dour avaient songé à elle, inconnue aux timidités maladives, pour parler de révolution. Le lendemain, douze mille exemplaires de son album quittaient les étals des marchands de disques. Et puis le Grammy, la renommée presque contrainte. Déplacée, Tracy. Aujourd’hui encore, à l’heure du tout rap dans les médias noirs et du tout flash dans les médias de masse, elle n’a pas viré de bord. Un folk d’activisme murmuré. Un engagement anachronique. Chapman, hors temps. Il faut revenir aux images de ce 11 juin, il y a dix-huit ans. Avènement parallèle de l’humanitaire et du culturel globalisés, Wembley signe son temps. Des centaines de millions de téléspectateurs, un gazon anglais piétiné, Youssou le Sénégalais devient un interlocuteur plausible pour les stars de la musique occidentale – bien mieux que le Savuka dansant de Johnny Clegg. Tracy Chapman est une île, ce soir-là. Sa solitude, démultipliée par la grandiloquence du spectacle, émeut. Ils sont nombreux, devant leur poste couleur, à vouloir la serrer dans leurs bras. Et apaiser ce tremblement de la voix, qui sera plus tard sa marque de fabrique. Elle chante «Talkin’Bout A Revolution» du bout de l’angoisse. Révolution cathodique où il paraîtrait désormais incongru de hurler tant les microphones, les caméras captent le moindre souffle. Chapman, sans le vouloir, invente la rébellion de son époque. Furtive.

Elle se souvient alors de cette nuit de Thanksgiving, quand elle taillait les trottoirs de Boston, une guitare en bandoulière, de vieux blues dans le coffre amassés par les Lomax au détour du siècle. Dans son bonnet, elle avait récolté 30 dollars, de quoi inviter son amie dans un fast chinois. Un début. Au Massachusetts des hivers drus, de la Mystic River, elle apprend l’Afrique à l’université; l’Afrique à domicile et en exil, en chaire d’«african american studies». Depuis, elle cite Cheikh Anta Diop, Rosa Parks, Nina Simone à tout bout de champ, moins pour s’inscrire dans la lignée que pour mettre dans sa bouche les mots des autres. Depuis les premières chansons, elle prend parti. Pour les pauvres, les exclus, tous ceux auxquels on pense quand on prend le temps de ne pas penser qu’à soi. A 13 ans, elle se fait prendre en étau par une bande de jeunes qui lui fendent la gueule. Ils la traitent de négresse, de guenon. Tracy intériorise sa colère. Elle sort goutte par goutte en petits couplets serrés qui n’effraient pas le chaland mais le remuent longtemps.

Tracy Chapman fait sensation. Une Noire qui croit en Joni Mitchell et Bob Dylan, autant qu’en Aretha Franklin. Elle a appris son métier – tenir six cordes de travers, et marmonner la paix des peuples – dans le circuit des campus et des bars. En 1987, quand elle signe son premier album (« Tracy Chapman», Elektra) grâce au papa d’un copain, elle fait légèrement tache. Le milieu des eighties. Il y a Eurythmics qui boîte à rythme. Dire Straits qui rock FM. Le dépouillement de Tracy, sa sobriété maladroite, font une respiration de vérité dans la décennie pop. Le grand soir de sa révélation, dans les coulisses de Wembley, les organisateurs ne savent pas trop où la caler. Finalement, Stevie Wonder, auquel il manque une connexion informatique pour lancer son tube, déclare forfait. Chapman, désignée volontaire, bouche le trou. «Pas le temps d’avoir peur. J’ai couru sur trente mètres de scène, avec mon câble qui pendait.» Dans la foulée, elle vend dix millions d’albums.

Sa première dépense de milliardaire? Elle rembourse sa bourse d’études. Puis s’achète de quoi éviter la médiatisation: une demi-retraite sans photographe. Tracy a publié sept albums en presque vingt ans. Quelques jours après son triomphe de 1988, elle débarquait pour la première fois au Montreux Jazz. Ceux qui s’y trouvaient se souviennent encore d’un joli animal effrayé, pétrifié devant Nobs, les projecteurs, le quai bondé. Elle avait conquis la salle à rebours de ses attentes; presque par défaut. Ce qui frappe, chez Chapman, aujourd’hui comme avant, c’est la pertinence des visions. Une musique de Chapman ressemble comme une sœur jumelle à une autre musique de Chapman. Mais ses textes se distinguent du tout-venant militant. Dans «America», pamphlet contre l’arrogance bushienne, elle chante que «Le fantôme de Christophe Colomb hante ce monde». Elle revient à 1492, l’air de rien. Pour ne pas gifler l’Amérique seulement. Mais l’Europe qui l’a inventée. Et tous ces peuples qui, à un moment ou l’autre, ont situé le centre du monde sur le méridien de Greenwich.

L’influence de Chapman se propage un peu partout. Elle se ressent en Afrique surtout. Où des hordes de futurs troubadours l’ont vue naître en direct télévisé. Ils ont des guitares comme elle, maintenant. Et continuent de traiter de révolution. Pour des publics qui n’y croyaient plus.

*Tracy Chapman. Mercredi 5 juillet, 20h30. Miles Davis Hall. http://www.montreuxjazz.com

  • TRACY CHAPMAN EN GUEST STAR – Par Didier Dana, Le Matin, 5 juillet 2006

[singlepic=861,211,236,left]

Une fois par année, Philippe Rochat concocte un menu exclusif pour André Kudelski pendant le Montreux Jazz Festival. Hier, ses 80 invités ont pu visiter le nouveau chalet de Claude Nobs et se régaler des 28 petits plats préparés exclusivement pour l’événement, avant d’aller écouter Simply Red. Guacamole d’avocats Haas aux poivrons doux, filet de rouget de roche antiboise, cubisme de boeuf du Cantal: la folle farandole a duré jusqu’aux desserts. A l’entrée, des vins du monde entier. «Les meilleurs, commente Philippe Rochat. Dix-neuf très grands crus de 9 pays différents. André Kudelski aime les choses de qualité». Le maître de Crissier qui dirige la manoeuvre a mobilisé 35 personnes pour l’occasion. Arrivent les invités, parmi lesquels on reconnaît Klaus Schwaab le patron du WEF, Pierre Lescure ancien boss de Canal +, le pilote Jean Alesi, Pierre Keller de l’ECAL, Patrick Aebischer président de l’EPFL plus quelques personnalités de la politique, du barreau, des affaires et des médias. Tracy Chapman a fait une entrée discrète.

Physique étonnamment athlétique, elle s’est assise aux côtés d’un Claude Nobs ravi. «Hier soir, j’ai été écouter Gladys Knight, dit-il. Dans la salle, il y avait Shania Twain, totalement fan, qui chantait en même temps parmi les spectateurs. Excédés, ses voisins la poussaient du coude en se demandant qui était cette folle!» rigole le patron du Festival.

  • TRACY, LA VOIX DE L’AMERIQUE OUBLIEE – Par DIDIER CHAMMARTIN, La Nouvelliste, 4 juillet 2006

FESTIVAL DE MONTREUX – Impossible de passer à côté de Tracy Chapman cet été. Après Montreux, elle sera à Paléo. Pour ceux qui n’ont pas de billets, séance de rattrapage au Blue Balls Festival de Lucerne pour deux soirs.

Tout de suite, son vibrato intrigue. Ce je ne sais quoi de fragilité et de fêlure. Toute son humanité au son de sa voix. Le parcours musical de Tracy Chapman ressemble à s’y méprendre à un scénario de film comme Hollywood les adore. 1988, le stade de Wembley fête Nelson Mandela. Pour ses 70 ans tous les artistes d’importance ont tenu à participer. Au milieu d’eux, une encore parfaite inconnue, Tracy Chapman chante «Talkin’ about a Revolution», seule avec sa guitare alors que l’époque exigeait des enregistrements hyperproduits.

Une chanson pour devenir une star

En une chanson, la jeune fille de 24 ans devient une star. C’est que le concert en l’honneur de Mandela est retransmis sur toutes les chaînes de la planète. La jeune femme originaire de Cleveland dans l’Ohio vend 12 000 disques en deux jours. Les artistes, touchés par sa simplicité, l’accueillent immédiatement dans leurs rangs. Trois mois plus tard, elle participe à un roadshow de six semaines en faveur d’Amnesty International aux côtés de Peter Gabriel, Bruce Springsteen, Sting et Youssou N’Dour.
Ce dernier dans une interview se souvient: «On était à São Paulo, au Brésil, avec Peter et Sting, on passait en revue les artistes qui pourraient nous rejoindre pour la tournée d’Amnesty. Et on a pensé à Tracy. Elle était encore peu connue, mais elle nous avait vraiment épatés au cours du Mandela show. A l’époque, il y avait beaucoup de musique technique et arrangée, de synthétiseurs. Elle nous avait réconciliés avec la simplicité.»

A l’église pour chanter le gospel

Travelling arrière, Tracy Chapman est issue d’une famille monoparentale pauvre. De son père on ne saura presque rien. Si on imagine qu’elle se met en scène dans ses textes, une strophe de «Fast Car» raconte: «Mon vieux a un problème, il vit avec sa bouteille, il dit que son corps est trop âgé pour travailler…» Les bons souvenirs viennent de sa maman, les dimanches à l’église pour chanter le gospel, la première guitare offerte à 8 ans, un concert improvisé dans la rue un soir de décembre pour gagner quelque argent et recevoir un repas chaud… du pain bénit si l’on veut tourner un film. Le hasard aussi s’en mêle, un copain d’université la présente à son père producteur.

Un disque en découle. Et l’aventure de Tracy pourra commencer.

Une aventure qui force le respect. Jamais Tracy Chapman ne s’est laissé entraîner par les sirènes de la gloire. Au fil de ses albums son style s’est dépouillé jusqu’à «Where you live» en 2005, pour ne retenir plus que l’essentiel. Des mélodies qui ne jouent jamais la prostitution, des arrangements où la recherche de la sobriété reste l’élément moteur. Car derrière, ou plutôt devant la musique de Tracy Chapman il y a le message qui ne peut se complaire de la surproduction, sa révolte contre l’injustice, la guerre, le racisme, le combat pour le droit à l’homosexualité, des thèmes universels qui rendent ses chansons intemporelles.

«America», l’un des principaux titres de son dernier album en est la preuve, martelé comme un chant guerrier: «Tu parlais de paix mais tu as fait la guerre pour conquérir l’Amérique, il y avait des terres à prendre et des gens à tuer pour conquérir l’Amérique, tu as servi tes propres intérêts au nom de Dieu pour conquérir l’Amérique, (…) nous sommes malades, affamés et pauvres car tu cherches toujours à conquérir l’Amérique…»

Musicalement l’artiste a aussi évolué, ne cherchant pas à caresser forcément son auditeur dans le sens du poil. Pour preuve son concert en décembre au Hallenstadion de Zurich. On attendait une Tracy Chapman enroulant ses tubes au fil du concert, peut-être sans trop prendre de risque. Ce fut l’inverse, soutenu par deux musiciens d’exception, Joe Gore à la guitare et aux claviers et Quinn à une batterie percussive. Tracy avait osé se mettre en danger en n’utilisant pas la solidité de la basse. Ses titres devenaient plus fragiles, sur le fil du rasoir et n’en avaient été que plus beaux. Son guitariste aussi recherchait à chaque instant à ne jamais jouer là où on l’attendait. Le ton avait même été «noisy». Etonnant pour celle qui nous avait habitués à des notes perlées, cristallines et aussi fines que de la dentelle. C’est là encore toute sa démarche d’artiste, oser, créer et stupéfier. On espère que ce mercredi au sortir du concert de Tracy, le sentiment sera identique.

Tracy Chapman, Montreux Jazz Festival, mercredi 5 juillet au Miles Davis Hall. Au Paléo Festival de Nyon le vendredi 21 juillet. Au Blue Balls Festival, Lucerne, 27 et 28 juillet.

  • TRACY CHAPMAN TOUCHEE PAR LA GRACE – Par Loïse Cuendet, Le Temps, 5 juillet 2006

La scène de Montreux, en 1988, c’est pour Tracy Chapman une première sur les rives du Léman, et le deuxième concert important d’une carrière qui éclôt à peine. «Talkin’Bout a Revolution» est en passe de devenir l’hymne mondial de tous les engagements. Un titre impérissable, colporté par la retransmission mondiale d’un concert de soutien à Nelson Mandela, donné à Wembley deux semaines plus tôt. Nancy Ypsilantis, productrice à la RSR, sourit de son souvenir: «Elle était morte de trac. Elle n’a pas dit un mot au public… Claude Nobs est venu lui offrir un bouquet de fleurs, et elle a juste baissé la tête…» Un programmateur reconnaissant, qui a eu le flair d’inviter une figure émergente, pour un concert lumineux. «Un moment de grâce», «une grande dignité», dit Nancy Ypsilantis de la prestation. «Magnifique», «somptueuse», ajoute-t-elle pour qualifier l’artiste. «Eblouie… Eblouie», dit encore Nancy Ypsilantis d’elle-même en ce soir du 4 juillet 1988. Tracy Chapman, en concert me 5 à 20h30, au Miles Davis Hall.

FAN REVIEW

  • L’AURA DE TRACY – Par Carnets de JLK, 7 juillet 2006

Tracy Chapman au Montreux Jazz Festival. Après les électrochocs d’Eels, la chanteuse a fait oublier la touffeur du Miles Hall pris d’assaut par 2000 fans.

Amorcée par une véritable charge de la cavalerie lourde avec, en première ligne des anguilles survoltées, un Everett à dégaine de trappeur barbu à lunettes de conquérant des sommets, soutenu à la mitrailleuse rythmique par un batteur semblant rescapé de la guerre de Sécession, la soirée vouée à Tracy Chapman aura rappelé, aux amateurs d’émotions fortes, que ce n’est pas forcément dans le déchaînement de décibels et les vociférations que réside la puissance de la musique. Ainsi le bref concert d’Eels, en dépit de quelques ballades relevant d’un blues-rock moins « hardeur », nous a-t-il semblé relever de la démonstration de force tournant à vide.

En contraste absolu, c’est sur une tonalité gospel, avec Say Hallelujah que Tracy Chapman, paraissant d’abord toute menue sur scène, en simple jean, annonce la « couleur » à la fois dense et grave, mais non moins « punchy » , d’une suite mêlant les compositions des deux derniers albums (Let it rain et le récent Where you live) aux morceaux plus anciens, entre autres « standards » revisités, comme ce fleuron de la musique folk américaine que représente The house of the rising sun, naguère illustré par Bob Dylan et The Animals, entre autres, qu’elle module en beauté avec une lenteur et une densité émotionnelle prenantes.

Si Tracy Chapman a découvert Montreux en son âge de teenager, ainsi qu’elle l’a rappelé avec humour, à une époque où elle n’avait pas les moyens de se payer un billet d’entrée au festival, c’est rubis sur l’ongle que son ticket avec le public s’est concrétisé mercredi soir en dépit du double désagrément de la salle transformée en étuve et de la diversion parfois bruyante d’un certain match suivi sur les portables…

Une fois encore, pourtant, la qualité musicale de son concert, qui associe intensément les musiciens (Joe Gore à la guitare, Quinn à la batterie et Kiki Ebson aux claviers), la pertinence et la beauté des textes et de la musique, enfin la grâce de Tracy Chapman auront fait de ce concert un moment privilégié.

VENUE: Miles Davis Hall @ Montreux Jazz Festival
OPENING ACT: Eels


Share this article
Shareable URL
Prev Post

2006 – Tracy, la voix de l’Amérique oubliée

Next Post

2006 – Rebelle de nuit

Read next