In concert on July 01: Lille @ Le Zénith Grand Palais

SETLIST

01. I Am Yours
02. Across The Lines
03. Thinking Of You
04. Baby Can I Hold You
05. Say Hallelujah
06. Another Sun
07. Save Us All
08. Three Little Birds
09. The Promise
10. Fast Car
11. Sing For You
12. Something To See
13. Talkin’Bout A Revolution
14. America
15. Telling Stories
16. She’s Got Her Ticket

Encore 1
17. Give Me One Reason

Encore 2
18. For My Lover

PRESS INTERVIEW

Tracy Chapman : « Une chanson à succès a de la pertinence, une résonance pour le public » – Propos recueilli par Marie Castro,  La Voix du Nord, lundi 29.06.2009, 05:09
La chanteuse à la voix grave revient avec «Our Bright Future». La chanteuse à la voix grave revient avec «Our Bright Future».

La chanteuse a célébré ses vingt ans de carrière avec son huitième album « Our Bright Future ». Actuellement en tournée sur les routes d’Europe, elle s’arrête, mercredi, au Zénith de Lille. Entretien.

Quels étaient vos souhaits pour ce dernier album ?
« En fait, je n’ai pas vraiment de concept pendant la création. J’écris et ensuite je choisis les chansons qui figureront sur l’album. Je suis influencée par ce qui se passe autour de moi et dans le monde. Sur cet album, je parle de la guerre (Something To See), de religion ( Save Us All), de l’ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans (The Last Person On Earth). Chaque album est différent car influencé par ce que je vis. »

Vous considérez-vous comme un auteur engagé ?
« Je n’ai jamais l’intention de transmettre un message spécifique. Ça ne marche pas comme ça pour moi. Je suis auteur-compositeur et j’écris sur tout ce qui m’intéresse sur le moment, sans censure ni restriction pourvu que ça m’intéresse. Ce n’est certainement pas ce qu’on écoute dans la musique pop d’aujourd’hui. Mais c’est comme ça que je fonctionne. »

Le thème de l’amour revient souvent dans vos chansons. Par romantisme ?
« Je pense que tout le monde est touché par l’amour (rires). C’est un thème universel. Certains sujets sociaux ou politiques touchent plus certaines personnes que d’autres. Mais tout le monde a la grille de lecture pour comprendre l’amour romantique. Cela explique l’attrait de certaines de mes chansons. »

Comment expliquez-vous l’immense succès de « Talking About Revolution » ?
« C’est une question compliquée ! C’est toujours difficile de savoir si un disque va marcher. Certaines chansons ont du succès parce qu’elles sortent à un moment particulier, à une période spécifique où elles ont une pertinence pour le public, une résonance dans son esprit. Les gens peuvent s’y référer parce que la chanson signifie quelque chose pour eux dans leur vie. »

C’est ce qui s’est passé avec ce titre-là ?
« Avec cette chanson, c’était un peu particulier. Je l’ai chantée au concert de soutien pour l’Afrique du Sud et à Nelson Mandela, seule, au stade Wembley (au nord-ouest de Londres, le 11 juin 1988). Avec ce titre, j’évoque les notions de liberté, de paix et de droits de l’homme. Il a été diffusé dans le monde entier et a touché le coeur des gens. Je crois que la chanson continue d’avoir cette pertinence aujourd’hui. En concert, le public, où que je sois, s’attend toujours à ce que je la chante. »

Et pour « Baby Can I Hold Tonight » ?
« Ah, l’amour… Je n’en sais trop rien, en fait. Quelquefois, je suis assez fière d’une chanson mais elle ne reçoit pas forcément un bon accueil. J’ai été très surprise que cette chanson-là, par exemple, soit aussi très appréciée et demandée. »

Après vingt ans de carrière, voyez-vous votre musique évoluer ?
« Je pense que les choses se font différemment. J’ai toujours essayé d’améliorer ma musique, mon jeu de guitare, mon écriture. J’ai eu l’opportunité de jouer avec de très grands musiciens. J’ai aussi essayé des choses très différentes au niveau des arrangements musicaux, des styles de musique. Mais d’un autre côté, le noyau dur de ce que je fais n’a pas changé. Je commence toujours à écrire avec la musique et le texte, avec ma voix et une guitare acoustique. Ça reste une constante. »

Quelles chansons du dernier album vous touchent le plus ?
« Je les aime toutes. Du moment que je les écris et que je les enregistre, elles signifient quelque chose pour moi. Je suis très heureuse de cet album et du groupe avec qui je joue. J’espère que le public aimera ces chansons autant que les anciennes. »

Comment trouvez-vous votre public européen ?
« En Europe, les gens font plus attention aux paroles qu’aux États-Unis, même si l’anglais n’est pas toujours leur langue maternelle. Mais ils veulent comprendre et apprennent les paroles. Ils chantent beaucoup aux concerts. »

Comment se déroulera le concert ?
« Je jouerai les chansons du nouvel album avec, bien sûr, les anciennes. Pour que tout le monde soit content (rires). »

> Mercredi 1er juillet, à 20 h, au Zénith de Lille. De 55 à 47,5 E.

PRESS REVIEWS

• Tracy Chapman poursuit sa tranquille révolution – By Patrice Demailly, Nord Eclair, July 2nd, 2009

Hier soir, devant 2600 spectateurs, l’Américaine Tracy Chapman a marqué les esprits par sa pureté vocale et sa maîtrise de la guitare acoustique. Photo Ludovic Maillard Hier soir, devant 2600 spectateurs, l’Américaine Tracy Chapman a marqué les esprits par sa pureté vocale et sa maîtrise de la guitare acoustique.

Elle apparaît, guitare en bandoulière et longue crinière tressée. Débute par I am yours, morceau d’une quiétude palpable.

Il y a dans le style de Tracy Chapman quelque chose qui ressemble à une connexion spirituelle. Elle est venue en groupe, dans une configuration plutôt sobre.
La voix, androgyne et intense, tranche dans le vif. Pas éthérée, juste habitée. Reflet d’une personnalité ancrée et engagée. Les chansons, à la fois langoureuses, inspirées et charmantes, prennent leur temps. Elles ont le pouvoir d’ouvrir une brèche dans l’espace-temps. Parfois sur le fil de la monotonie, mais toujours du bon côté. Parce qu’elles sont d’une pureté intemporelle. Une musique qui dégage une impression de naturel, d’absence de calcul.
Tracy Chapman suit son inspiration, sans prendre la pose de l’artiste torturée. Une manière gracieuse de porter ses mélodies à même la peau.

Qu’interprète-t-elle ? L’amour, sa vision d’un monde déshumanisé et des colères saines. Tracy Chaman promène son folk-rock avec une aisance insolente ( Accross the lines, Baby can i hold you). Martèle une boite en bois pour impulser le rythme ( Another sun). S’aventure dans des sonorités gospel (Say Hallelujah). Et intègre même une reprise harmonieuse de Bob Marley ( Three little birds) dans ce savoureux ensemble, délicatement hétéroclite.
Le spectateur redouble d’attention quand surgissent le planétaire Talking about the revolution et l’entraînant Sing for you . Tracy Chapman ne nous lâche plus, répond à toutes les attentes. Un concert bucolique envoûtant de simplicité.

• Tracy Chapman au Zénith, hier soir, c’était trop pro pour être vrai – By S.B., La Voix Du Nord, July 2nd, 2009

Le naturalisme parfois percutant de l’artiste pâtit d’arrangements un rien proprets.PHOTO MAX ROSEREAU Le naturalisme parfois percutant de l’artiste pâtit d’arrangements un rien proprets.

Des tubes et la voix qui va dedans, un Zénith de 2 500 zélotes et une scène intime comme un feu de camp font-ils un bon concert ?

Une heure et demie. Il a fallu une heure et demie pour sentir la vibration. Fin du rappel, le public bondit des sièges comme un diable pour une franche standing ovation. Cinq minutes de hauts cris plus tard, Tracy Chapman et ses trois musiciens reviennent, et tout le monde est encore debout. Y compris les moult spectateurs prématurément enfuis vers la sortie. Jolie vision. Tardive.

21 h. L’Américaine entre sur une scène resserrée, blottie sous quelques loupiotes, nuit étoilée et coin du feu. Ballade, I’m Yours. La voix, capiteuse, puise au ventre comme un chant gospel (le public emboîte le pas sur Say Hallelujah). Le corps est droit comme un cierge, les dreadlocks tressaillant à peine sous le jeu des cordes. Quand Tracy Chapman fait trois pas en arrière, pendant Telling Stories , on a le tournis. Que ne pousse-t-elle pas davantage ses feux, comme sur l’entêtant America, va-et-vient rageur entre percus et gratte, plus costaud qu’en studio ? Ou sur Fast Car, où elle violente son habituel tempo dans un flow galvanisant ? Autant de bouffées rafraîchissantes dans un spectacle trop proprement emballé. La première demi-heure exceptée, où Tracy Chapman s’autorise quelques digressions sur la météo (bonne) ou un type qu’elle a vu la veille (un Espagnol), les titres se bousculent, étouffant les applaudissements. Un train d’enfer qui laisse un peu trop sentir les rails. Les tubes sont là, Baby Can I Hold You Tonight, Sing For You, clones parfaits des versions disque. Au-dessus de la scène, un soleil de spots décline lentement. Quand il se couche, le sage concert s’achève. Lancée par Talking ‘Bout A Revolution, Tracy Chapman en a fait une, hier : un tour sur elle-même et plus de 20 ans de carrière. Mais ce soir ne devait pas être son Grand Soir.

VIDEOS

Sing For You

Baby Can I Hold You

Talkin’Bout A Revolution

Give Me One Reason
[youtube:http://www.youtube.com/watch?v=6SDGtpppbAE&autoplay]

Medley
[youtube:http://www.youtube.com/watch?v=44D3ZdU-PiU&autoplay]

Venue : Le Zénith Grand Palais, 1 bd des Cités Unies 59000 Lille, France
Tickets: Fnac, Ticketnet – 47,50-55€.
Promoter: Vérone Productions
Sponsor: RFM, Teva, France 0