In concert on July 25: Nyon @ Paleo Festival

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  • Tracy Chapman: «Aujourd’hui, je suis libre!» – par Karine Vouillamoz, LeMatin.ch,  – le 25 juillet 2009, 22h55
Tracy Chapman (ici à Paléo en 2006) affirme être plus à l'aise face au public aujourd'hui, malgré sa timidité.
Tracy Chapman (ici à Paléo en 2006) affirme être plus à l’aise face au public aujourd’hui, malgré sa timidité.

Hier soir, sur la Grande Scène, la chanteuse américaine a ébloui le public. Quelques heures auparavant, elle nous recevait dans sa loge pour un très rare entretien

Votre dernier album s’intitule «Our Bright Future» (notre futur radieux). L’ironie, c’est le meilleur moyen d’avancer?
Oui. On doit faire de notre mieux pour surmonter les problèmes qui nous font face. Cette chanson s’inspire de ce qui s’est passé aux Etats-Unis ces dernières années, avec Bush. Notre pays est revenu à des années en arrière. En choisissant la voie de la violence, je parle de l’Irak, on a créé plus de violence encore. Tout ça aurait pu être évité, notamment par des voies diplomatiques. Je me sens plus confiante maintenant que Barack Obama est président. Ses valeurs sont plus en phase avec les gens qui sont engagés dans le monde.

Vous avez chanté en duo avec BB King, quel souvenir en gardez-vous?
C’était fou de jouer avec lui. Le premier solo de guitare que j’ai étudié était l’un des siens. Quand on a enregistré ce titre, on était assis l’un en face de l’autre, aussi proche que nous le sommes vous et moi. C’était un rêve qui devenait réalité.

Il tourne toujours à plus de 80 ans, vous vous imaginez le faire aussi?
Non! (rires) Je ne sais pas comment il fait. Il tourne plus de 300 jours par année. Mais pour moi, c’est différent. Je peux continuer à faire de la musique mais pas forcément être sur la route longtemps. J’ai besoin d’équilibrer tout ça en prenant des pauses.

Les chansons que vous écrivez vous racontent beaucoup moins que les photos de vous qui illustrent votre album, non?
C’est une observation intéressante. J’ai eu un temps difficile avec les photographes. Pour le premier album, le photographe et moi nous trouvions dans une petite salle toute sombre, très intime. Je n’étais pas à l’aise du tout. Il n’a pas demandé à ce que je regarde l’objectif. C’est une bonne représentation de la manière dont je me sentais à cette époque. Et ensuite, je me suis sentie plus en confiance. Après plus de vingt ans, je comprends mieux comment marchent les choses. Même si je suis une personne timide, je me sens mieux, en étant face aux gens.

Vingt ans, c’était suffisant pour assumer le succès de «Talkin’ bout the Revolution»?
Oui, mais le plus significatif pour moi aujourd’hui, c’est que j’ai livré contractuellement mon dernier album. (sourire) C’était le même contrat que j’ai signé il y a vingt ans. En fait, je ne regarde plus en arrière car je suis libre! Je suis très heureuse à propos de ça.

Vous pouvez penser la musique différemment aujourd’hui?
Oui, tout à fait, j’ai écrit une musique pour une pièce de théâtre, ce que je n’avais jamais fait auparavant. C’est drôle que vous ayez mentionné BB King. J’ai dû faire une demande spéciale à ma maison de disque pour enregistrer ce duo. Ils ont refusé la première fois. Donc oui, je suis contente d’être libre. Dans tous les sens du terme.

Tracy Chapman, «Our Bright Future», distr. Warner

  • Le Verbe et la Foi – Julien Rouyer, LeMatin.ch le 24 juillet 2009, 20h34
Tracy Chapman © Keystone
Tracy Chapman © Keystone

Il y a parfois de belles histoires qui s’écrivent sur un coup de pouce du destin. Celle-ci est née le 11 juin 1988. Certes, Tracy Chapman n’était pas là par hasard cette nuit-là, dans les coulisses du stade de Wembley à Londres, à l’occasion d’un concert géant organisé pour les 70 ans de Nelson Mandela. La jeune et rebelle chanteuse noire américaine venait de sortir son premier album éponyme, remettant au goût du jour des compositions folk inspirées et militantes chères aux Dylan, Young, Joplin, Mitchell et autres porte-drapeaux pacifistes des années 1970.

N’empêche que, ce soir-là, Tracy Chapman et sa guitare acoustique n’avaient été invitées que pour assurer les interludes entre les concerts. Renvoyée trois fois au vestiaire pour des raisons techniques, celle qui allait devenir une icône planétaire a bien failli ne jamais fouler la scène du mythique stade anglais. «Ils m’ont appelée trois fois en vain, racontera-t-elle plus tard. Je n’avais pas d’autre choix que d’attendre en coulisses.»

Jusqu’à cette panne aussi impromptue que providentielle des programmes informatisés de Stevie Wonder. Dans la panique générale, la jeune chanteuse est propulsée sur scène guitare à la main et se retrouve face à une foule immense et à des millions de téléspectateurs. «J’ai littéralement dû courir sur scène en portant mon câble de guitare, confiera-t-elle après coup. Je n’ai pas eu le temps de me préparer ni de ressentir la pression.»

Tracy Chapman interprète alors «Talkin’ ‘Bout A Revolution» avec une rare ferveur. Son verbe incisif et sa sincérité font mouche: dès le lendemain, les ventes de son album explosent en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Alors que sa maison de disques avait misé sur un succès relatif (pour l’époque) de quelque 200 000 copies, la galette s’arrache à plus de 10 millions d’exemplaires et remporte trois Grammy Awards l’année suivante. Une étoile était née.

Vingt ans et sept albums plus tard, Tracy Chapman reste dans les coeurs comme une artiste humaniste engagée et intègre, qui aura de sa plume alerte composé quelques-unes des plus belles chansons d’espoir et d’amour des deux dernières décennies.

  • La force tranquille de la poesie – Par Marc-André Miserez, swissinfo.ch, 26 juillet 2009

Tracy Chapman, Francis Cabrel. A part d’être passés samedi soir sur la grande scène du Paléo, quels points communs entre ces deux artistes ? Peut-être un certain sens de la poésie et de la mélodie efficace. Et aussi une sincérité non feinte.

Avant, il y avait eu Ayo, révélation folk-soul de 2006, que l’on compare justement à Tracy Chapman…. Le genre de concert dont les dix dernières minutes vous font regretter de ne pas être parti plus tôt, ou de n’avoir pas pris les transports publics pour éviter les bouchons. Mais bon, c’est bien connu, au Paléo, on ne peut pas tout voir.

Tracy Chapman donc. Depuis des années, mon autre moitié, qui a appris l’anglais avec cette chanteuse «belle sous tous rapports» me vante son engagement, sa sincérité, sa poésie.

En 2006, elle avait déjà triomphé – à sa manière, modeste et fervente – à Montreux et au Paléo. Et là, cette artiste que l’on dit si réservée avait tellement aimé les «bonnes vibes» du public qu’elle était descendue se promener sur le terrain, ce qu’elle ne fait jamais, assure-t-on.

C’est avec un grand sourire qu’elle évoque cette première rencontre en retrouvant une foule qui la remercie d’être de retour. Fidélité, un mot-clé dans la relation que Tracy Chapman entretient avec son public.
«Concerned»

Promue icône du «protest song» le jour de 1987, où elle est venue, seule à la guitare «parler d’une révolution» au Stade de Wembley pour le concert en hommage à Nelson Mandela, la chanteuse a récemment rappelé au quotidien Le Temps que «l’ensemble de la musique afro-américaine est un art contestataire, du blues au funk en passant par la disco».

Authentiquement «concerned» comme on dit là-bas, Tracy Chapman dénonce au fil des albums tout ce qui peut rendre la vie injuste et inacceptable – des Bush aux violences conjugales. Et rappelle sa croyance en Our bright future (titre de son dernier album) et son amour, pour les hommes et pour Jésus «qui va nous sauver tous, les pêcheurs aussi».

Sur scène, tout semble évident pour cette force tranquille, habitée par sa musique, aussi efficace qu’elle est simple. Une base folk-rock, une voix de gospel – assez musclée pour chanter a capella -, trois acolytes impeccables, une alternance de picking acoustique et d’envolées électriques et quelques moments de hard blues qui balancent comme on sait le faire là-bas.

Et en finale, cette grande dame nous offre la reprise de Proud Mary, clin d’œil à John Fogerty, qui était il y a dix jours à Montreux. Magnifique, émouvant. Un moment de pur bonheur !
Tellement de perles

Francis Cabrel, c’est encore une bien plus vieille histoire. Quand j’ai entendu Carte postale pour la première fois, j’y ai vu un archétype de la chanson parfaite: une musique poignante pour un texte qui veut dire quelque chose. Elle n’est plus au répertoire, mais il y a eu tellement d’autres perles depuis.

Bien sûr, il est de bon ton de se gausser (non, il ne fait pas La cabane au fond du jardin). Mais les chansons de Cabrel nous ont tous accompagné à un moment ou à un autre.

Et aujourd’hui qu’il n’a plus rien à prouver, le père Francis, «très honoré de jouer pour la première fois dans ce magnifique festival», se la joue décontracté, espiègle et communicatif.

«Vous voulez des chansons d’amour ? J’en ai des centaines». Petite Marie par exemple. Ou Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai , ou encore L’encre de tes yeux.

Mais il y a aussi du musclé: (La cabane… du pêcheur), ou la reprise de Born on the bayou de John Fogerty – encore lui. Et de l’engagé (Des hommes pareils).

Et aussi de ces choses qui ont fait dire à d’aucuns que la poésie de Cabrel est bizarre, comme La robe et l’échelle, délire céleste sur un coup d’œil jeté d’en-dessous tandis qu’une fille grimpe dans un cerisier.

Et puis, il y a cette magnifique et entêtante Corrida, introduite ici à l’accordéon flamenco. Traiter le matador de «danseuse ridicule» quand on vient de ce Sud-Ouest où «l’Espagne pousse un peu sa corne», il fallait oser.
Heureux

A voir les gens tanguer, chanter et taper des mains, on se rend vite compte que Cabrel n’enthousiasme pas qu’une génération. A se demander même s’il n’est pas au programme scolaire, tant sont jeunes ceux qui réclament «moi je n’étais rien, et voilà qu’aujourd’hui, je suis le gardien du sommeil de ses nuits…»

Mais oui, il la fera, en fin de rappel. Mais avant, le puissant band à deux guitares solo nous offre le quart d’heure rock n’roll, enchaînant des versions bien speedées d’Encore et encore, Sarbacane et La dame du Haute-Savoie.

C’est Samedi soir sur la Terre, le ciel est clair, l’air est frais, le public heureux et les musiciens aussi. Alors tant pis pour celui qui agite sa pancarte marquée «Francis, rends-nous ta moustache», Je l’aime à mourir, seul au yukulélé, c’est aussi une sorte d’archétype de la chanson parfaite.

INFOS

Venue: Paleo Festival
Tickets: SOLD OUT

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