All About Tracy Chapman, since 2001.

2003 – La grâce de Tracy Chapman

Par Thierry Meissirel, Le Progrès, 7 Février 2003

La Halle Tony-Garnier a vibré hier aux chansons de Tracy Chapman. Accompagnée de cinq musiciens, la chanteuse de Cleveland a alterné classiques et nouveaux titres, chansons soul et rythmes rock.

Pour le rappel, Tracy Chapman aime faire une surprise à ses spectateurs. Une reprise de Bob Marley, ” Get up, Stand up “, qui vient à point nommé pour un public debout depuis bien longtemps. Hier, le public lyonnais s’était déplacé en force -plus une place n’était disponible- et l’ambiance s’est rapidement électrisée, bercée des classiques (” Talkin’about the revolution “, ” New beginning “, “Fast car “) et des chansons du dernier album de Tracy Chapman, ” Let it Rain “.

LP: C’est une tournée triomphale : les spectacles sont complets partout Vous vous y attentiez ?
TC: Bien sûr que je l’espérais ! Même si dans ce domaine, on n’est jamais sûr de rien .Auparavant on a joué dans de petites salles, et c’était complet. Ici c’est très grand et c’est aussi ” sold out “. C’est bien, quand on fait de la musique, on a envie d’être écouté par le plus grand nombre.

LP: Mais votre musique est plutôt intimiste, ce n’est pas difficile de jouer devant autant de gens ?
TC: Non ce n’est pas difficile. C’était bien plus compliqué quand j’ai commencé, devant quelques dizaines ou centaines de personnes. En plus j’étais toute seule, avec ma guitare pour seul accompagnement.
Beaucoup de gens ont été surpris de vous voir travailler avec John Parish, le producteur de PJ Harvey. On ne s’attendait pas à une telle rencontre. Je voulais un producteur qui soit aussi musicien. Mais il est vrai que dans ce métier, les gens sont confinés dans des catégories. Même la maison de disque était inquiète de nous voir réunis. Et tout s’est passé très naturellement, comme des musiciens qui jouent ensemble.

LP: Jouer devant un public européen ou pour des Américains, est-ce très différent ?
TC: On pourrait penser que le langage est un problème insurmontable, mais en fait non. En discutant avec les gens, je me suis rendue compte que les Européens accordaient beaucoup d’importance aux paroles, bien plus que les Américains, qui les écoutent plutôt distraitement. Mais c’est rythmiquement que l’on est toujours surpris. Les Français ont cette habitude de frapper des mains sur le premier et le troisième temps, alors que les américains accentuent le second et quatrième temps. A chaque début de tournée, ça nous déstabilise.

LP: Est-ce que vous pourriez envisager un spectacle sans jouer ” Talkin’about the revolution ” ?
TC: J’ai toujours beaucoup de plaisir à chanter cette chanson, je ne m’en lasse pas, je la chante pour moi, parfois. Mais si un jour je ne la sentais plus, où qu’elle sonne pas bien avec les musiciens, j’arrêterais de la chanter. Mais ce n’est pas le cas pour l’instant, ça va.

LP: Je suppose que vous suivez de près l’actualité internationale
TC: Oui nous vivons des moments inquiétants. J’ai espéré une solution diplomatique et pacifique à la question irakienne. Je ne pense pas que la guerre réglera le problème. Ce serait la première fois que les USA attaqueraient un pays de façon unilatérale. C’est très effrayant.

Share this article
Shareable URL
Prev Post

2003 – Let It Rain Tour – February 7, Marseille, Le Dôme

Next Post

2003 – Le monde et la route selon Tracy Chapman

Read next